L'intelligence émotionnelle, facteur d'alignement personnel
L’intelligence émotionnelle, ou IE, selon Salovey et Mayer, « est une forme d’intelligence sociale qui implique l’aptitude à contrôler ses propres émotions et celles des autres (…) pour guider à la fois sa pensée et son action » (1990). Quelques années plus tard, ils complèteront : l’intelligence émotionnelle est en réalité « une habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à les réguler chez soi et chez les autres ».
Une variante du quotient intellectuel ?
Depuis des siècles, des chercheurs se penchent sur le concept d’intelligence. Des questions, des réflexions, des développements raisonnés, des extrapolations :
- Qu’est-ce-que l’intelligence ?
- Est-elle innée ou acquise ?
- Comment se mesure-t-elle ?
- Que doit-on mettre en place pour la développer ?
- Intelligence et réussite, un lien indiscutable ?
Qui n’a pas entendu parler du Quotient Intellectuel, ou Q.I. ?
Le Quotient Intellectuel est un moyen scientifique de mesurer un certain degré d’intelligence « rationnelle » par le biais d’un test psychométrique. Lequel test doit être évalué et divulgué sous la supervision d’un psychologue, ou d’une personne formée aux tests psychométriques, évitant ainsi les contre-vérité et incompréhensions.
Dès les premiers travaux, chercheurs et scientifiques ont été tentés de s’assurer du caractère prédictif de la mesure de l’intelligence.

75% des performances professionnelles sont influencées par l'IE selon l'Institute for Corporate Productivity
L’épanouissement personnel, le grand oublié du concept d’intelligence rationnelle
Tout à commencé aux prémices du 20e siècle, le postulat initial consistait alors à déterminer le degré d’intelligence rationnelle dès l’enfance en l’installant comme facteur d’une future réussite professionnelle. Dès lors, et d’autant plus au fil des années, les parents se sont rués chez les psychologues pour soumettre leurs enfants au test de QI.
Les scientifiques ont longtemps cherché le lien entre potentiel intellectuel et réussite scolaire, voire réussite professionnel… Qui n’a pas cherché à expliquer la précocité de son enfant, ses capacités exceptionnelles, ses aptitudes dans tel ou tel domaine par un degré d’intelligence supérieur à la moyenne, voire un haut potentiel intellectuel… HPI !?
Une erreur fondamentale qui alterera le jugement de bon nombre de psychologues (et de familles) ! En ne prenant en considération que la supposée réussite professionnelle (facteurs extrinsèques), on oubliait les facteurs intrinsèques de l’épanouissement personnel, or c’est la combinaison et la cohérence des deux qui est facteur de bien-être !
La conscience de soi permet de comprendre plus facilement ses propres besoins
Il faudra attendre l’avènement du concept d’intelligence émotionnelle (IE) popularisé par Daniel Goleman depuis les années 1990, et de nombreuses recherches récentes sur l’intensité scolaire (le rôle de l’école), l’éducation parentale (le rôle sociabilisant), l’apprentissage des normes sociales pour compléter ces différents postulats (Kamel ALHANOUT, 2018).
Qu’elles soient « positives » ou « négatives », les émotions sont au cœur de notre capacité à comprendre le monde qui nous entoure et à agir en conséquence dans la vie. Les émotions sont indissociables de notre psychologie. Elles ont un rôle de messagères. En effet, ces symptômes sont traduits par l’envoi de signaux en réponse à un événement, une information, une interaction ou à un besoin inassouvi… À nous de décrypter le message qu’une émotion essaie de nous faire passer et de réagir de manière adéquate.
Depuis le milieu des années 2000, le concept d’IE intègre peu à peu la sphère professionnelle, avec des résultats encourageants :
- D’après une étude de l’Institute for Corporate Productivity, 75 % des organisations soucieuses de la santé mentale et émotionnelle de leurs employé(e)s affichent des performances supérieures à celles de leurs concurrents .
- D’après une enquête Gallup, les équipes dotées d’une forte IE présentent un taux d’engagement de 70 %, contre 35 % pour celles qui n’en prennent pas soin.
- Selon une étude américaine de 2021 , la mesure de l’intelligence émotionnelle n’est pas seulement un indicateur de satisfaction mais aussi d’engagement ; un personnel engagé est en moyenne 17 % plus productif et est 21 % plus performant.
Facteur de réussite sociale, de cohésion d’équipe, de compréhension et donc d’intégration au sein d’une organisation, l’IE participe de l’acceptation de nos propre failles.
Chez les Stoïciens, Epictète définit le concept de « condition animale » comme une bête intérieure qui serait perpétuellement amenée à dominer la raison et la conscience de l’être humain. Ainsi, les passions, les incertitudes, le manque de clarté mentale, la tentation, la perte de sens… sont autant de facteurs qui viennent nourrir la « bête », lui donner corps et lui permettre de prendre le pouvoir sur la raison.
<< Ne désire que ce qui dépend de toi. Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les opinions qu’ils en ont.>>
Extrait du Manuel d’Épictète
Cette maîtrise est une compétence, cette compétence liée au domaine du comportement (autrement appelé soft-skills) que l’on nomme par définition l’intelligence émotionnelle, elle peut être développée par la pratique.
- Apprendre à reconnaître ses émotions, ses talents, ses compétences, ses limites, trouver du sens à ses actions et se fixer ses propres objectifs d’amélioration.
- Savoir exprimer son ressenti et ses opinions de manière indépendante des émotions et perceptions d’autrui.
- Arriver à réguler ses émotions pour agir plus efficacement et ne pas les subir.
- Comprendre et analyser les émotions des autres, établir une relation solide et durable dans le temps.
- Faire des choix et passer à l’action, en mettant en place des solutions de façon objective et en réfléchissant avant d’agir.
- Développer sa capacité à gérer le stress, s’adapter au changement, appréhender les conflits et les menaces, repérer les opportunités dans une situation de crise.
Autant notre ambition nous interroge sur : « Qu’est-ce que j’ai envie de réaliser ? » ; autant les aspirations nous interrogent sur : « Qui ai-je envie d’être ? » et c’est la cohérence des deux qui nous permettra de nous développer harmonieusement.
En conclusion, attention aux dérives
Il est inutile d’opposer intelligence rationnelle (ou cognitive) et intelligence émotionnelle, elle sont indispensablement complémentaires !
Dans un article du 01/04/2021, le Harvard Institute met en garde : « l’intelligence émotionnelle permet de prédire positivement la performance d’un collaborateur dans des emplois où la charge émotionnelle est forte, mais qu’elle prédit négativement la performance pour les autres emplois »
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